Le Mauriennais Gilles Brenier, dit Bill, entré dans l’encadrement tricolore en 1982, va quitter son poste de directeur des équipes de France messieurs au printemps, tout en restant à la fédération. Il revient sur 33 ans de carrière.
Gilles Brenier fait
partie du collectif
tricolore depuis
1982. Soit 33 ans
de carrière.
Le DL/Thierry GUILLOT
Il a fallu lui courir après. Un rendez-vous manqué, puis un deuxième, pour finalement réussir à l’arrêter après le super G messieurs, hier à Méribel. Gilles Brenier, 57 ans, n’a pas trop le temps de parler, sans cesse interpellé par des connaissances, pourtant c’est toute une partie de l’histoire du ski qu’il a dans ses souvenirs. « On pourrait écrire un roman en deux tomes » lui a dit David Chastan, pressenti pour le remplacer. Il en rigole,avant de se plonger 33 ans en arrière quand il a fait ses premiers pas au sein de la fédération, après trois ans à entraîner les jeunes du ski club de La Norma, dans sa Savoie natale. « Gaby Mollier m’a proposé d’être son adjoint, dans le groupe technique dames, au printemps 1982. J’ai bien réfléchi et j’ai ditoui. »Ilauraitpufinir,comme son père, à la SNCF où il a passé deux mois pour un boulot d’été. Mais c’est la neige qu’il a choisie, comme une évidence. « Le ski m’a toujours plu, j’aime la neige, le blanc », décrit le natif de Chambéry. « S’il n’y avait pas cette passion, je ne serais pas resté autant de temps. » S’il y avait un premier tome, à son roman, le thème serai tl’équipe de France féminine. Il y a consacré 17 ans, il a connu des générations de skieuses, Carole Merle, Régine Cavagnoud, Flo Masnada…Les noms s’enchaînent, les années et les s o u v e n i r s aussi. « Le métier est presque le même qu’aujourd’hui », sourit il,enfin posé sur une terrasse de café, les yeux rivés sur la piste du Roc de Fer. « Sauf qu’en termes d’organisation, c’était un combat. Souvent, on arrivait sur des étapes de Coupe du monde, on traçait une piste d’entraînement de nuit, on salait de nuit, aussi, parce qu’on n’avait pas le droit, et on faisait venir les filles à la première heure. » Il a vu passer les Vidal, Dénériaz, Chenal, Grange… En 2000, Michel Vion, alors DTN, lui propose de rejoindre l’équipe des garçons. Gilles Brenier y restera jusqu’à cette année. Seize ans, donc, à cô toyer des JeanPierre Vidal, Sébastien Amiez, « les deux furieux » des JO2002, Antoine Dénériaz et Jo Chenal, aussi, qui l’a fait pleurer pendant de longues minutes après sa médaille olympique, en 2006, quelques semaines après la mort de son grand ami, l’entraîneur des Bleus Severino Bottero. Seize ans à former des champions, à ravaler l’échec de Vancouver, à jouer le conciliateur, à mettre en place un groupe de polyvalent. Jusqu’à Jean Baptiste Grange qui lui a offert,cetteannée,unedernière grande émotion avec un titre mondial en slalom. Hier, aujourd’hui,aussi,il continuera à serrer des mains, ses hommes vont l’enlacer, ses yeux vont se mouiller, pris par l’émotion,comme après le podium de Brice Roger. Après 33 ans de carrière, il ne lui reste plus que trois courses à la tête de son groupe. Valentine PERAZIO
L’INFO EN + SA CARRIÈRE EN BREF Né le 6 mai 1957 à Chambéry. Réside à Avrieux. 1982-1984 : groupe technique dames. 1984-1987 : groupe technique juniors et Coupe d’Europe. 1987-1994 : groupe technique dames. 1994-1996 : coordination dames. 1996-2000 : chef d’équipe dames. 2000-2015 : chef d’équipe messieurs